mercredi 29 juin 2011

travail de fin de cycle: aspect communicationnel de batteur de tam tam de la fikin:étude sémiologique

INTRODUCTION GENERALE 
I.1 BUT ET CONTOURS DU SUJET
         En dépit de son usage de  la création de toutes choses, la parole, mais la venue de l’homme sur terre n’a aussi voulu répéter autant de formules langagières. Dieu alors va recourir et ne faire que preuve de gesticulation : « l’Eternel Dieu forma l’homme de poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme de vient une âme vivante (…) » (genèse 2 :7).
         A partir de cela, force est de constater que l’existence tout entière de l’humanité est accompagnée des signes, symboles, Indices, etc. pour ne dire que ça, «  (…) l’homme (…) tient son humanité d’un certain régime symbolique, ou signifiant ».1
         C’est pourquoi dans cette perspective, et pour des raisons parfois communicatives, l’homme de tout temps et dans tout espace, a voulu et jugé utile de communiquer au moyen des signes (graphiques, visuels, etc.). En réalité, la communication non verbale est devenue une pratique assez assidue au sein de la communauté  humaine.
         A travers cette logique, nous pouvons considérer que «  tout dans le parage de l’homme est communication ». Cela signifie sous un autre angle, que certaines créations humaines telles que : les œuvres d’art sont considérés, comme, des véhicules d’informations.
         Ces inventions artistiques, s’affirment animées d’un souffle de vie. Elles sont alors traitées comme des véritables et supports indéniables de la communication, qui soutiendraient le langage humain ayant pour finalité la transmission des messages. Les œuvres d’art peuvent cependant, vivre indépendamment, et n’ont pas non plus besoin de l’expression orale et/ou linguistique sur la (les) quelle(s) elles pourraient s’appuyer pour exprimer ou réaliser de communication.
         Face à cette prégnance de la communication non verbale dans la vie humaine, la création artistique entre autre « Batteur de tam-tam de la FIKIN » que nous avons analysé, s’inscrit de ce point de  vue dans le cadre de la communication dans sa forme de plus en plus signifiante.
         Traitant des signes et de leurs sens, cependant, l’application de la sémiologie apparaît très importante dans notre étude. Nous en servant, notre monographie va   élucider à partir des interprétations sémiologiques, le message véhicule et/ou l’aspect communicationnel que revêt le « Batteur de Tam – Tam  de la FIKIN ». 
I.1.1 ETAT DE LA QUESTION 
         Selon Gaston Bachelard, «  un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’ya eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit »2. Ceci revient à rappeler que les résultats obtenus à la fin des recherches ne constituent que des hypothèses sensées passer sous examen critique ; c’est le principe justement de l’esprit scientifique. Et qu’aucun des travaux scientifiques ne peut se prétendre être exclusif.
         C’est de cette façon évidente, que les raisons d’ordres scientifiques nous ont poussé à énumérer un certain nombre de travaux antérieurs qui relèvent de terme de la communication non verbale. Nous pourrons citer entre autres :
  • B. MAYIVANGWA3  : de la communication avec l’autre à la réalisation de soi. Méditation métaphysique sur l’homme selon Karl Jaspers ;
  • Guy BARRIER: la communication non verbale. Comprendre les gestes : perception et signification.
  • E. TSHIMANGA KUTANGIDUKU: notes d’histoire générale de la communication et de l’information.
      En dehors des travaux précédemment cités, nous avons dans la même logique, évoqué quelques travaux de fins de cycles (TFC. de graduat et mémoire de licence). Nous retiendrons ici :
  • C. NGOMA : communication non verbale dans le rituel de la messe catholique, UNIKIN, travail de fin de cycle, 2005 – 2006.
  • TULENGI PASI : les rameaux dans la culture bantu cas de la société MBALA, essai d’ethno – communication, UNIKIN, mémoire de licence, 2003 – 2004.
         Il est assez évident que mener une telle étude, envisage d’autre part l’intérêt ou les intérêts que le chercheur s’assigne. En effet, l’intérêt ou choix de ce sujet est double : scientifique et social. D’entrée en jeu, il faut indiquer que ce sujet est primitif, appartient au premier état des choses.
         Scientifiquement, une telle étude propulse au loin nos réflexions de sorte que nous décelions et comprenions  le but que l’artiste (concepteur d’œuvre d’art) s’assigne en faisant usage d’un  langage dissimulé derrière et à  travers ses productions.
          Du point de vue social, l’intérêt du sujet réside par le simple fait de permettre à chacun en lui donnant l’outil d’analyse pour la compréhension des créations artistiques : les valeurs de toutes représentations (œuvre d’art ou sculptures) au sein de la société, ayant généralement des effets à tendance culturelle qui influent la vie de l’humain à l’enceinte de la société ou de son entourage.

 
I.1.2  PROBLEMATIQUE 
         «Exister, c’est vivre face à autrui (…) »6 cette réciprocité est rendue possible par la communication. Au cours des âges, l’humanité a toujours cherché et recouru à plusieurs façons ou moyens de communication de sorte qu’elle découvre son monde ou congénère, c'est-à-dire l’autre. Car affirme B. MAYIVANGWA : «  la communication est un fait propre à notre humainité, elle s’impose dès la naissance comme une nécessité vitale. Dans son entourage, l’homme établit des liens solides avec les choses et les êtres vivants. Sa façon de vivre, son comportement, son langage, accusent bien souvent un rapport relationnel permanent avec autrui »7.
         Ainsi donc, dans la communauté humaine, la communication est une valeur épi centrique, c'est-à-dire placée au centre de la vie sociale de l’homme. Puis, dans les relations sociales, la dimension communicationnelle ne doit toujours être exclue, elle est présente dans toutes les activités qui nous mesurent et qui nous engagent.
         C’est un atout majeur lequel l’homme s’en est promptement servi pour exercer l’interaction avec le prochain. Le souci étant de transmettre les messages et d’échanger des connaissances avec son monde ; tous ces échanges permettent à l’homme sans doute une réelle ouverture et un très large épanouissement sur tous les plans : culturel, social, économique, etc.
         C’est ainsi que «  dans notre vie de jour aux jours, nous réalisons d’infinies communication avec notre lien et notre entourage »8. Comme pour dire : ce désir ou cet acte social dont la communication ne connaitra d’aucun jour son tarissement. La voilà aujourd’hui, la communication semble relier tout l’univers à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication. (NTIC) elle joue  donc un rôle prépondérant par le fait d’appartenir à un monde de plus en plus interconnecté ou par le fait de la globalisation.
         Ce jaillissement des lumières sur la nécessité de la communication nous conduit en effet, à  la description des différents modes ou moyens de communication ce qui fait le souci majeur de notre travail.
         Cependant, « le besoin accru de partager l’expérience de son vécu et de s’informer, a poussé l’homme de tout temps et de tous lieux de mettre sur pieds, d’inventer divers moyens et supports de communication : les moyens naturels (…) »9 . Bien sûr à la réserve de la communication verbale (acte de la parole), tous les éléments de la communication non verbale s’avèrent importants pour véhiculer le message ou en établir la communication.
         En effet, «  bien que le langage soit un moyen privilégié de communication, il ne constitue pas néanmoins – affirme  B. MAYIVAGWA - l’unique instrument de communication »10.
         Dans le même ordre d’idée, enrichit Etienne TSHIMANGA : «  en effet la langue, ce moyen conventionnel fait des signes vocaux structurés en vue de communication, ne parvenant pas à traduire fidèlement ce que la pensée dicte, l’homme a jugé impérieux de recourir à d’autres moyens naturels pour supporter la langue, expression de la pensée, c'est-à-dire palier le manque de fidélité de celle-ci. Parmi les moyens de secours nous pouvons citer les gestes, la danse et les modifications corporelles »11.Donc, l’esprit social que l’être humain accapare l’existe à pratiquer non seulement le langage (expression orale) pour la transmission des messages, mais aussi quelques expressions corporelles : les gestes, les attitudes du corps, les expressions du visage, etc.
         Au-delà des toutes ces considérations liées à la communication non verbale, il  existe aussi d’autres moyens inclus dans celle-ci : le simple regard, la mimique, l’écriture, l’image ou l’œuvre d’art. Le fonctionnement de tous ces éléments constituent l’ensemble de la communication tout entière.
         Certes, la communication non verbale s’avère requise d’autant plus qu’en tant que telle, porte assez des significations inouïes. Elle occupe une place de choix dans l’entièreté de la communication.
         C’est sous cette optique que nous avons adopté de préférence approfondir notre connaissance, dans l’étude de l’aspect communicationnel d’une représentation ou œuvre d’art, en l’occurrence : l’illustration du « batteur de tam-tam ou tambour de la foire internationale de Kinshasa (FIKIN) ». Cette statue est – elle  munie d’un aspect communicationnel ? Comment communique t – elle ? Nous allons, dans l’hypothèse, essayer de répondre à ces questions qui, disons – les d’emblée, dégagent des messages enfouis dans la statue d’études. 
I.1.3 HYPOTHESE 
         Notre hypothèse peut être formulée de cette manière :
L’homme ne fait pas seulement usage de la communication verbale pour communiquer, mais aussi de la communication non verbale. Car cette dernière à travers les représentations des quelques signes ou symboles, renferme et couvre d’énormes possibilités communicatives, susceptibles de transmettre les messages. C’est ainsi que le sculpteur ou concepteur d’une œuvre d’art s’en sert en vue de transmettre les messages ou véhiculer l’information et d’exprimer ses sentiments. Nous  rapportant à cette explication, nous affirmons que  « le batteur de tam-tam de la FIKIN », fruit d’un sculpteur, renferme en lui, la (les) valeur(s) communicative(s). 
I.2 METHODES ET TECHNIQUES 
         «  Les méthodes et les techniques vont de paire. Les méthodes représentent les stratégies globales que le chercheur utilisera pour expliquer ou comprendre un phénomène particulier. Les techniques sont les outils qui seront utilisés,  pour mesurer, évaluer, décrire ou observer, par exemple, les différentes dimension de ce que le chercheur veut comprendre ou expliquer conformément à son hypothèse »12.
         En ce sens, la méthode et la technique constituent des éléments essentiels à la crédibilité  des conclusions d’une recherche scientifique. La méthode ou l’analyse sémiologique, est la méthode que nous avons choisie d’utiliser pour lire sémiologiquement le batteur de tam-tam de la FIKIN. En suite, s’agissant des techniques, les techniques documentaires et d’entrevue semi - dirigée nous ont rassuré et aidé au développement d’une méthodologie rigoureuse de notre monographie. 
I.3 PRESENTATION DES DONNEES 
         La structure de notre travail tourne au tour de deux chapitres, d’une introduction et d’une conclusion générales. L’introduction générale aborde les principales ou grandes articulations de la monographie ; la récapitulation des principaux résultats (chapitre par chapitre) au long de l’étude revient à la conclusion générale. Le premier chapitre est consacré à l’analyse considérations conceptuelles, tandis que le deuxième chapitre enfin, s’occupe du lecteur sémiologique du « Batteur de tam-tam de la FIKIN ». 
I.4 LES DIFFICULTES RENCONTREES 
         Vraiment, le travail présenté est tantôt pénible avec ses contraintes et aussi avec la conjoncture ou l’impasse que traverse  le pays au jour le jour.
         En amont, nous avons été confortés aux difficultés,  purement scientifiques. Nous pouvons dire que le manque d’encadreur et l’accès difficile aux ouvrages traitant de l’art, plus précisément de la plastique congolaise, nous a causé  du tort et à ralentie la marche de notre dissertation. Le concepteur ou l’auteur de l’œuvre d’art étant mort, l’interprétation sémiologique devenait  pour nous plus difficile à établir tant que le signe sémiologique ne constitue pas un code en soi.
         Pas facile, mais si difficile avec le système d’enseignement congolais, de jumeler et les cours qui se sont donnés avec empressement et un tel travail qui nous demandait fou pour le terminer.
Malgré les difficultés, nous sommes parvenus à le contourner pour présenter cette ébauche qui n’est qu’une brèche ouverture sur le domaine immense de la recherche en communication artistique.




 
CHAPITRE I CONSIDERATIONS CONCEPTUELLES. 
D’entrée en jeu, il faut dire qu’il y’a rien de plus banal que art, car n’existe-t-il non seulement comme valeurs culturelle, mais de plus, en  raison de ses rôles importants et parfois  communicationnels incarnés dans la société humaine. 
Le présent chapitre a aussi intérêt de faire connaitre dans l’espace et dans le temps, petite histoire de l’art congolais traditionnel.  En même temps, en vue de l’évidence  ou de la clarté de l’étude, ce que nous appelons : LA SEMIOLOGIE.  
    1. ART APERÇU GENERAL

         Du latin «  ars,  artis » : art, talent, savoir faire, métier. Au sens très large, il désigne un ensemble des moyens ou la manière de faire une chose suivant des règles. La terminologie «  art » revêt plusieurs définitions. Quasi chaque domaine ou discipline en conçoit selon ses aspirations et buts poursuis, tels que la littérature où l’art désigne les belles lettres, c'est-à-dire un ensemble d’œuvre artistique exprimées au moyen de la langue et dont la préoccupation est la manipulation harmonieuse des mots de la langue dans le but d’exprimer le beau. En ce sens, ce n’est pas un abus que de parler de l’art en communication ou l’art de la communication.
         De beaux – arts, l’art est une activité d’œuvre dont la finalité est de satisfaire les besoins matériels, de réaliser la beauté, faite de principe, de lois et de règles, sous diverses formes perceptibles : couleurs, mouvements, son, etc. il existe cependant, plusieurs sortes d’art, que nous ne passerons pas en revue, mais nous avons évoqué les plus intéressants. Les arts plastiques. 
I.1 ARTS PLASTIQUES 
         Ceux-ci utilisent des couleurs, des lignes, des volumes, et sont présents dans : peinture, sculpture, etc. 
  • PEINTURE

         Le concept peinture renvoie à des représentations par des lignes, des couleurs très loin, c’est les couleurs bidimensionnelle, à la faveur d’une tactique de tache, de ligne, de formes, à la quelle s’exprime un art ou une action quelconque.
         Trois éléments sont employés à  toute peinture, à savoir : le pigment, l’huile de lin, l’essence de térébenthine. Pour le bâtiment par exemple, on utilise la peinture à quatre constituants que nous appelons «  peinture au vernis » : le pigment, l’huile, souvent épaisse par cuisson, la gomme et l’essence de térébenthine.
         De nos jours, les artistes appliquent et emploient souvent de nombreux dérivés de la houille et du pétrole.
  • SCULPTURE

         Le dictionnaire usuel des arts plastiques définit la sculpture comme « art de réaliser une œuvre d’art à trois dimensions en taillant dans un bloc de matière solide : bois, pierre, etc.… »13
         La sculpture c’est l’art de sculpter ; elle n’est rien d’autre que l’œuvre de la sculpture. Pour modeler une sculpture, les artistes recourent à l’argile(ou terre glaise), la cire, plâtre ; étendue d’eau et battu en vue d’obtenir une pâte. Actuellement, l’utilisation de l’argile est devenue fréquente.
Nous distinguons certes :
  • Au point de vue de la technique, la sculpture en ronde basse et la sculpture en haut ou bas relief ;
  • Au point de vue des sujets, la statuaire monumentale et la sculpture d’ornements ;
  • Etc.
         En dehors de la sculpture sur bois, figurent aussi la sculpture sur métal (cuivre, fer, aluminium) et la sculpture en matières diverses, telles que l’ivoire ou le bronze.
 
I.2 ART PLASTIQUE VEHICULE DE LA COMMUNICATION ET DE L’INFORMATION 
         S’agissant de la communication, force est ainsi de constater que la communication et l’information sont Co – originaires à la socialité humaine. Affirmer que l’homme est à la fois dans son essence et dans son devenir un être sociale, c’est rappeler corollairement qu’il est un sujet doté du langage, porté vers son semblable dans un besoin incontournable d’ouverture, d’interlocution.14
         Quand bien même certain auteurs soutiennent que l’information n’est pas la communication et vice versa, mais estimons que les deux concepts : information et communication, ne peuvent être dissociées ; sont en effet réciproques.
         L’information créée un lien social (communication) dans la mesure où elle permet aux personnes d’échanger, de s’ouvrir les uns dans aux autres par des sujets qui leur sont communiqués. Sous cet aspect, la communication est une réponse à une information.
         Comme nous l’avons dit précédemment, l’information est primordiale dans la construction de la société. C’est pourquoi dans la considération communicationnelle de l’œuvre d’art, il sied de signaler que c’est cette communication qui consiste par ses actes ou action de transmettre, transmettre des informations ou connaissances à un ou plusieurs individus.
         « De l’œuvre d’art comme information. Si tout est information, c’est que tout est culture. Et si la culture est un produit, en effet, il faut la commercialiser etc. ça doit circuler, etc. ».15 Et donc un fait à tendance culturelle d’une part, l’œuvre d’art, apparait au public comme une information basée non seulement sur le savoir, plutôt sur le voir. Puisque «  sur le concept d’information. (…), voir est savoir, toute information qui ne prendrait pas la forme de l’image, (…), serait incomplète (…) la télévision constituerait par exemple le média absolu (…) car elle informe aussi par des images (…) »16.
         L’œuvre d’art comme information est traduite ici, dans le sens par exemple, l’exposition réapparait très importante car ce moment propice, les œuvres d’art se transforment en facteurs d’informations et revêtent en elles – mêmes  la dimension non du beau (esthétique), par contre, une valeur informationnelle.
I.3. ART PLASTIQUE EN RDC, VUE SPACIO TEMPORELLE 
         Parlons de l’aspect communicationnel du « batteur de tam-tam de la FIKIN » d’avec une application sémiologique d’une part, mieux encore d’autre part, c’est d’y épingler synchroniquement l’historique de l’art plastique congolais à un laps de temps. Car «  une nation sans histoire, n’est qu’une société morte, n’ayant des caractères et valeurs communs (arts, production de l’esprit d’une société évoluée : civilisation ou culture) ».
« (…), découvrir l’art africain, c’est découvrir l’Afrique »17, mais nous l’affirmons et non pas par objection, au contraire, par les réalités, nous restreignons pour dire que «  découvrir l’art congolais, c’est découvrir l’Afrique » d’autant plus profond que l’art plastique congolais n’ayant connu sa direction dans les malles des explorateurs, commerçants, colons, etc., fait grands échos aujourd’hui emplissant les salles de musées du monde. Il s’agit ici, de retracer et de répertoire les différents moments qu’a subis l’art plastique congolais. 
  1. MOUVEMENT PORTUGAIS (XVI siècle – XVII siècle)

         La présence de l’explorateur (Diego CAO avec sa « découverte » de l’embouchure du fleuve Congo et autres) et des missionnaires portugais, a exercé une forte influence sur le Roi kongo et sur toute la société et ce, sur tous les plans. «  Impressionné par la supériorité de la puissance du Royaume Portugais, le Roi se convertit à la religion catholique (…) et obtint du Portugal la première assistance militaire et religieuse »18. La famille royale et les membres de la noblesse ont embrassé eux aussi le catholicisme.
         Exhibant une forte nécessité à  l’enseignement et à l’évangélisation, les missionnaires y restent et y ont construit des églises et écoles. Cette prééminence portugaise sur les Kongolais s’est étendue à ce niveau à  tel enseigne qu’elle a atteint l’art. Plastique congolais. Ainsi témoigne BADIBANGA qu’il n’y a aucun doute « que la négrification de la statuaire née sous l’influence européenne ait découlé de l’évanescence de l’influence portugaise (...) Cette négrification entraine l’intégration progressive des crucifix, médailles, statues de saint dans la vie ancestrale courante ».19 MBALA, HOLO, et SUKU, sont les sociétés où l’on a retrouvé plusieurs statues à caractère occidental, dont principalement des reproductions artistiques des crucifix. 
  1. MOUVEMENT ASIATIQUE (xv siècle)

         Les commerçants portugais, seraient les premiers, à servir d’intermédiaire à insinuer, soit importer à la société congolaise (ex. kongolaise) la culture asiatique. Puisque le Royaume Kongo était en rapport déjà avec le monde asiatique. Notons que l’acculturation artistique ici, se justifie par cette statue assise du couvre chef de quelques statues  en pierre ntadi du Bas Congo (ex Bas Zaïre). 
  1. MOUVEMENT ARABE (XIXE SIECLE)

         S’étant communiqué les faits importants, les contacts entre peuples congolais et arabes ont laissé  des sillages dans la culture congolaise, entre autres les traces linguistiques et religieuses. Artistiquement, nous avons signalé ce legs arabe décoratif : point- cercle. Celui-ci recouvrant quelques statuettes et masques fabriqués souvent en Ivoire, et retrouvés, notamment chez les PENDE, LEGA, LUBA, etc.… (Voir annexe I). 
  1. MOUVEMENT COLONIAL (FIN XIX SIECLE XX SIECLE)

         A l’époque coloniale, nombreux étaient les éléments qui ont concouru à l’épanouissement de l’art congolais. Après les entretiens des artistes (autres jeunes talents) congolais avec les artistes européens, le Congo est devenu un centre d’intérêt et source d’inspiration intarissable des nombreux travaux artistiques pour la Belgique.
         Bien qu’abondamment spolié, surtout pendant cette période, l’art congolaise, s’est maintenu dans l’hora de son authenticité, c'est-à-dire son sens purement africain la période coloniale tant soit peut, essayé d’en promouvoir, lui redonnant son authenticité, c'est-à-dire son sens d’art purement africain.
         La particularité ou spécificité  de l’influence coloniale a demeure sur l’industrialisation de l’art congolais autre fois artisanal. Les colonisateurs ont mis en place des techniques occidentales (peinture, etc.)  De plus et plus loin encore, l’initiation au métier d’artiste d’initiateur à l’initié, de professionnel à l’apprenti, traditionnellement de père en fils.
         Bref, à l’époque coloniale, les artistes ces certains jeunes talents congolais  ont ils acquis le savoir  artistique et surtout la formation artistique de la part des colons plus précisément les missionnaires, et sont parvenus à produire des œuvres d’arts de qualité.
         Au demeurant, quelques ateliers et écoles de formation en peinture, sculpture et en art, se sont ouverts dans beaucoup de lieux : Bandundu (dans ateliers – écoles de MUSHIE, localités BATEKE de BOLOBO, atelier de KAHEMBA), Bas Congo (atelier écoles du MAYUMBE : NSUNDI, KANGU, KIZU, etc.), Kasaï occidental (école de Kananga, atelier école de MUSHENGE), Kinshasa (maison artisanale de Kinshasa), etc.
         De par son style, l’art plastique moderne congolais produit par les jeunes talents intéresse et attire l’attention des occidentaux. C’est ainsi qu’en 1935 (l’association des amis des arts indigènes) et la création de la commission de protection des arts et métiers indigènes, seront mises en place pour la sauvegarde et la protection des arts et métiers congolais.
         Disons qu’en dépit de développement des ateliers autochtones pré existants par les colons ( les ateliers autochtones visant l’amélioration de production dont la qualité  souffrait de l’influence européenne, soit étrangère et n’exerçant la continuation de l’art nègre dans ses formules primitives), les artistes congolais n’étaient libres dans l’exercice de leur travail, simplement parce que dans ces écoles et ateliers, ils devaient de prime abord, travailler suivant les directives esthétiques du maître ( homme blanc) ; soucieux de préserver leur authenticité oppressée par les exigences, ces de la clientèle occidentale, les ateliers optent pour deux catégories : d’abord travailler à satisfaire et répondre aux besoin occidentaux enfin, travailler en restant liés et soumis aux règles de l’esthétique traditionnelle nègre. 
  1. DE L’INDEPENDANCE à 1965.

         Au regard de l’instabilité politique durant la période de l’indépendance, la culture congolaise n’a pu maintenir sa position statique. Toute l’agitation politique n’a pas favorisé la première République à élaborer une politique pouvant promouvoir la vie culturelle congolaise. Seules, les réalisations de l’artiste LUKOKI sur la décoration des chars historiques devant participer au défilé du 30 juin 1960 et une fresque en bois à  la demande du ministère des Affaires Etrangères en 1961, ont marqué  l’ère. 
  1. L’ERE DE MOBUTU

         Certes, la période du citoyen Mobutu a néanmoins, redonné l’image à l’art plastique congolais (ex zaïre). Lors de la sortie officielle du MPR en 1972 Mobutu a dans son plaidoyer, déclaré : “les monuments du passé du Zaïre, le folklore national seront protégés ou restaurés. L’importance des arts africains sera mise en évidence et particulièrement explicitée dans la vie culturelle mondiale. Que l’Etat encourage (…) tous les arts, peinture, sculpture, musique, danse, théâtre, littérature. (…) les écoles et les organisations artistiques seront subventionnées“.
         Dès lors, la réinstallation petit à  petit, d’une nouvelle politique culturelle. Le mécenat du président Mobutu a sous sa responsabilité, placé l’Institut des mussées nationaux du ex Zaïre détruits, et s’est imposé contre l’exportation frauduleuse des œuvres d’art traditionnel.
         Malgré l’objectif non atteint, en octobre 1973 lors du 3ième congrès extraordinaire de l’Association Internationale des Critiques d’Art ( AICA) tenu à Kinshasa, et de la 28ième assemble de l’organisation des Nations Unies (ONU), il lance un cris d’alarmes aux pays riches, de restituer aux pays pauvres, une partie de leur patrimoine artistique longtemps soumis au pillage.
         Peu après, le régime de Mobutu instaure le système d’enseignement de type humanités aux arts plastiques. C’est ainsi qu’en 1966, l’académie de Lubumbashi va se convertir en humanités artistiques ; les humanités artistiques se déploient à des branches enseignées à l’académie des beaux arts de Kinshasa vers 1967 – 68. Par extension, l’académie des beaux arts devint institut supérieur des arts plastiques (ISAP).
         Pendant la reforme de l’enseignement supérieur et universitaire par le conseil exécutif en 1971, ISAP fit partie intégrante de l’institut des bâtiments et travaux publics (IBTP) formant des gradués en art plastique. Et c’est grâce à  la dernière reforme de l’enseignement en 75, (ISAP), s’autonomise et reprend son ancienne appellation d’académie des beaux arts. A part beaux arts, nous avons d’autres centres de formation en métier de l’art : maman Mobutu SESE SEKO, le centre de formation des handicapés physiques, etc.
         Scrupuleusement, cette promotion de l’art plastique congolais (ex zaïrois) s’est accompagnée d’un mouvement impétueux “retour à l’authenticité“. Dans cette philosophie, Mobutu voulait que les Africains en général, en particulier les congolais, recourent aux valeurs du passé, c'est-à-dire opter ce qui est bon et rejeter ce qui est mauvais ; de manière générale, ne pas copier aveuglement les valeurs du passé. Se faisant, nombreux son les jeunes qui, de plus en plus, s’inscrivent à l’apprentissage aux écoles d’art.
         Progressivement, l’art congolais (ex zaïrois) moderne revêt son caractère propre d’environnement ; puis pénètre tous les milieux de la société congolaise (ex zaïroise). A l’instant, beaucoup d’institutions congolaises s’en approvisionnèrent pour les décorations de leurs édifices, à l’instar de la cour suprême de justice (avec la pleureuse), la banque contrôle du Congo (ex banque centrale du zaïre), etc.
         Cette belle allure conduit à la création de l’Association Interdisciplinaire et Multiraciale : “pléiade“ de quelques artistes et littérateurs à Kinshasa. A son sein s’organisaient des grands festivals et des grandes circonstances culturelles au cours desquels, les candidats exhibaient leurs talents de production ou créations. Cependant, la diffusion de l’art sous forme éducative a occupé une place de choix dans la grille des grammes de médias (radio, télévision, presse écrite, etc.) - : “écho culturel“, “culture et art“, “sur le podium“, faisaient l’objet d’émission à caractère artistique sur les antennes d’ex. la voix et la télévision du Zaïre. Alors que du côté de la presse écrite, la rubrique artistique congolaise prit part dans les rédactions des journaux tant nationaux qu’internationaux, entre autres : les journaux “SALONGO“, “ELIMA“, “hebdomadaire Zaïre, etc. “ au niveau international, c’étaient : “jeune Afrique“, “art et Médias indigène“ 
  • PORTRAIT DE QUELQUE ŒUVRE D’ART SOUS MOBUTU (voir annexe 2) 

         Le vaste tableau de l’art plastique moderne congolais mais effleuré, fait montre des fortes influences que celle-ci aurait subies vis-à-vis des explorateurs, commerçants, colons, etc. tandis que sous président Mobutu l’art plastique moderne Congolais vit son éclosion d’un art purement authentique. 
  1. SEMIOLOGIE, APERÇU GENERAL

         La  sémiologie ou sémiotique a une histoire, dont l’âge de naissance remonte moderne au moment de la publication du mémoire de F. de Saussure en 1875. Celui-ci est reconnu à être le premier à analyser la langue au tour des années 1910, comme “une structure “où toutes les parties sont harmonieusement reliées entre elle et tendant toutes vers un même objectif, celui d’instaurer ou permettre la communication entre les individus.
         Il est vrai que «  cette analyse inspira au tournant des années cinquante l’étude structurale de la culture, sur le modèle de la langue.  L’idée est d’extraire de la cuisine, du vêtement ou de la parenté des signes binaires ou opérationnels, comparables à ceux que l’analyse découvre dans la langue ; dans chaque domaines ainsi découpé dans la culture, les hommes échangent des signes selon les codes qui peut être sont des langages ».20
         Les tenant (R. Jacobson, L HJELMSLEV, E. Benveniste, A. Greimas, G Dumézil, cl Lévi Strauss, etc.) se sont intéressés à la poursuite de cette étude structurale, qu’ils baptiseront plus loin : “la sémiologie“,  l’idée étant  fort remarquable pour les savants, de saisir et d’étudier le sens des signes, soit l’appréhension du sens d’un objet sémantique, c'est-à-dire dégager le “signifié“ du “signifiant“.
         La pertinence et l’importance de la sémiologie dans tous les secteurs et dans quasi tous les domaines de la vie sociale, ont poussé des nombreux chercheurs à avancer la présente étude ; c’est ainsi qu’on parlera des deux courants ou écoles sémiologiques : la sémiologie selon Roland Barthes et la sémiologie selon Charles S.  Peirce. 
  • LA SEMIOLOGIE SELON ROLAND BARTHES

         Plus suggestif que directif, Roland Barthes, en effet, n’est pas et n’a pas voulu être un maître à penser. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait pas à nous apprendre. Il nous a permis notamment de déchiffrer les systèmes de signes qui sont à l’œuvre dans toute manifestation du sociale ; de mieux comprendre se qui est la littérature, d’entrer dans le champ de l’imaginaire et d’y jouer les figures qui le composent.
         Il a considérablement changé notre regard sur le monde et les êtres. Cette sémiologie s’intéresse à des objets en tant que “signifiants“ en puissance ; d’où ses objets d’études ne se limitent pas à des systèmes de communication intentionnelle.
         Elle peut donc interpréter des phénomènes de société et la valeur symbolique de certain fait social. En ce sens, « tout un courant logocentriste voulut ainsi retrouver du langage dans (…) communication non langagière (en peinture, dans la cuisine, le mobilier, le  « système de la mode » ou l’inconscient… »21 
  • LA SEMIOLOGIE SELON CHARLES SANDERS PEIRCE

         Auteur d’une philosophie des signes et Fondateur de la sémiologie aux USA, contemporain de Saussure, Peirce est parti plus loin que la sémiologie de f. de Saussure. Pour lui et affirme que : «  tout est signe ». contrairement à la définition du signe proposé par Saussure, comme étant une chose prise pour une chose, donc le signe enveloppe et couvre le signifiant et le signifié de manière inhérente ; Peirce lui, est parti d’un schéma triangulaire proposant ainsi, "signifier" fait appel à trois termes tels que le signe, son objet et son interprétant.
                                 Interprétant
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                   Signe (representamen)            objet. 
         Ce triangle de Peirce traite de la tiercéité, nous montre que les signes ne peuvent être non seulement linguistiques ou liés au langage, mais également non langagiers.
         Nous-mêmes, nous pouvons former des signes susceptibles de les utiliser pour établir la communication. Peut être par extension, des représentations, images, symboles, etc. chez Saussure nous avons, le destinateur et le destinataire ; alors que chez Peirce, c’est la relation signe en signe. L’objet peut constituer lui-même le signe » pour un autre objet.
         Chez Peirce, en dehors de l’être humain, le signe découle donc de n’importe quel objet. Cette façon de concevoir les choses faite que la sémiologie peircienne n’ait point de limite ; c’est donc illimité, considérant que tout objet fonctionne comme signe. 
  1. DEFINITION ET OBJET DE LA SEMIOLOGIE

  1. DEFINITION

         «  (…) la sémiologie est d’abord une relation concrète au sens, une attention portée à tout ce qui a du sens ; ce peut être un texte bien sûr mais ce peut être n’importe quelle autre manifestation signifiante : un logo, un film, un comportement… formule dit encore que les « objets de sens » comme on dit sont les seules réalités dont s’occupe et veut s’occuper la sémiologie »22
         Une panoplie de définitions de la sémiologie ou sémiotique, mais nous retenons celle de F. de Saussure qui postule que c’est la «  science qui étudie la vie  des signes au sein de la vie sociale »23.
         De cette définition, il se dégage une définition très claire de la sémiologie. C’est que selon le petit Larousse et son cd – Rom 2006,  « du grec : « semeior », signe », science générale des signes et des lois qui les régissent au sein de la vie sociale ».24
         La sémiologie peut se définir donc, comme l’étude des conditions dans lesquelles des signes produisent du sens. Un signe peut être un événement, un texte, un objet, etc. bref la sémiologie ou sémiotique étudie les signes.
         Peut-on différencier la sémiologie de la sémiotique? Infirmons cette divergence, pour la simple raison que les deux concepts sémiologie (ou sémiotique font allusion à  une “science générale des signes“. 
  1. L’OBJET

         «  L’un des buts attachés de la sémiotique (…) est de rendre compte du jeu du sens ou de la signification face à l’objet sémiotique qui lui est proposé : cet «  objet » peut s’exprimer - au plan de la perception sensorielle de manière verbale (orale ou écrite) ou non verbale (dans le cas du visuel, par exemple, mais aussi du tactile voire de l’olfactif ou du gustatif), (…) »25.
         De ce point de vue, l’objectif ou but cherché par la sémiologie est de donner de la valeur à  un tout, c'est-à-dire à un ensemble signifiant préalablement bien indiqué en tenant compte du “signifié“ et du “signifiant“.
         En fait, lorsqu’on veut faire une analyse sémiologique, il va falloir premièrement déterminer ou établir, ou encore chercher le sens total de nature du signifié. Par exemple, lorsqu’on veut analyser une représentation, il ne convient pas de « (…) verser dans une sorte de subjectivité incontrôlée, quant à ce qui relève de la délimitation concrète de l’objet sémantique » 26, car elle a un commencement et une fin ; cela veut tout simplement dire, l’image dont on veut analyser a au moins l’espace ainsi renfermé (ou un cadre bien déterminé et propre à elle) et une limite (fin).
         La sémiologie cherche donc à connaître comment fonctionnent les signes sur un système.



 
  1. LA SEMIOLOGIE ET D’AUTRES DISCIPLINES

         Le terme sémiologie est utilisée dans et par diverses disciplines. Elle traduit en :
         Sémiologie médicale : la partie de la médecine qui étudie les symptômes et signes et la façon de relever et de les présenter afin de poser un diagnostic.
         Sémiologie en géographie : elle y est utilisée comme outil d’interprétation ou de traduction. En particulier, la géographie s’intéresse non à la sémiologie générale, mais aussi à la sémiologie : par exemple, l’étude de la pertinence des représentations de l’espace (notamment cartographiques) et des groupes sociaux qui les peuplent (représentation paysagères, processus de construction de l’identité, etc.) utilise le cadre conceptuel de la sémiologie graphique.
         Sémiologie en linguistique : en linguistique, elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent.
Sémiologie visuelle : la sémiologie ou sémiotique visuelle a été particulièrement développée dans les travaux du groupe u, et spécialement dans l’ouvrage fondamental qu’est traité du signe visuel. Cet ouvrage part de fonctionnements physiologiques de la vision, pour observer comment le sens investit peu à peu les objets visuels.
         Il distingue d’une part les signes iconiques (ou icones), qui renvoient aux objets du monde, et les signes plastiques, qui produisent des significations dans ses trois types de manifestation que sont la couleur, la texture et la forme. Il montre comment le langage visuel organise ses unités en une véritable grammaire. Une telle grammaire permet de voir comment fonctionne une rhétorique visuelle, au sein d’une rhétorique générale.
         Sémiologie du cinéma : la sémiologie du cinéma a été notamment développée par Christian Metz.26 
    1. LA SEMIOLOGIE DE LA COMMUNICATION

         La sémiologie implique aussi la communication. Car il n’y a d’information sans communication ; alors que le signe qui est information, engendre déjà ou crée une communication.
         La « sémiologie au fond voulait déjà pleinement dire communication, laquelle n’étudie pas les échanges naturels mais les échanges codés et sémiotisés ».27 La sémiologie de la communication étudie uniquement le mode des signes, par exemple l’étude des systèmes de vêtements de deuil (système à un seul signe ou signe isolé). Les représentants éminents de cette école sont : Georges mounin, Eric BUYSSENS, Louis PRIETO.
         La sémiologie de la communication étudie et s’intéresse également aux : codes de la route, signaux ferroviaires maritimes et aériens, sonneries militaires, insignes, langages machine, langages des ordinateurs, notations musicales, sifflées, Tam - Tam, etc. 
    1. LA SEMIOLOGIE DE L’INFORMATION

         Si la sémiologie de la communication étudie uniquement le mode des signes, par contre, la sémiologie de l’information elle, s’intéresse au contenu du message livré  par un langage métalinguistique, c'est-à-dire ces codes non linguistiques (panneaux routiers, symboles, …).
         Evidemment, la sémiologie de l’information se donne généralement pour principe le sens ou la signification couverte par des langages non linguistiques ; elle est liée à la fonction poétique. 
    1. LES ELEMENTS DE L’ANALYSE SEMIOLOGIQUE

  1. LE SIGNE

         Plusieurs définitions nous ont servi le point de  départ, mais nous nous sommes intéressé de celle du père de la linguistique F. de Saussure, considérant que «  le signe relie un signifiant (sa) et un signifié (se), aussi inséparables l’un de l’autre… ».28
         Il peut cependant se définir, comme (mot, geste, mimique, etc.) permettant de communiquer ou porter la connaissance à. Mais que représentent les “signifiant et signifié“ ? 
  1. LE SIGNIFIANT

         Le signifiant selon Greimas dans sa sémantique structurale, représente «  les éléments ou les groupements d’élément qui rendent possible l’apparition de la signification au niveau de la perception, et qui sont reconnus, en ce moment comme extérieurs à l’homme »29.
         En effet, le terme signifiant veut en réalité dire ce qui est porteur de sens. On utilise aussi le terme signifiant pour désigner et/ou parler de ce qui signifie ou qui est représentant. Ceci nous ramène à nous prononcer si fort : «  le signifiant se rattache au sensible, il est donc palpable ». En ce sens, le signifiant peut se représenter de plusieurs manières, il peut être :
  • Visuel (peinture ou art plastique, image, code de la route, écriture, la gestualité, mimique, la photographie, etc.)
  • Auditif (musique, langue parlée, etc.)
  • Tactile (écriture à l’usage des aveugles ou braille, le frôlement, etc.)
  • Olfactif (peut être le parfum)
  • Etc.
         Tout cela, montre que le signifiant est lié fidèlement au matérialisme et est non linguistique. Et c’est le fait même qu’il soit appelé “l’invariant“, par exemple une représentation. 
  1. LE SIGNIFIE

         Le même auteur que «  du non de signifié, on désignera la signification ou les significations qui sont recouvertes par les signifiant manifestées grâce à son existence. Le signifié est le contenu, le concept, voire les sens du signifiant. En réalité, il sert de  compréhension auprès du public qui est le lecteur, témoin oculaire ou auditeur muet. Il relève du choix de l’objet socioculturel, et propre à une ration donnée. «  Quel que soit le statut du signifiant, aucune classification de signifié n’est possible à partir des signifiant, la signification, par conséquent, est indépendante de la nature du signifiant grâce auquel elle se manifeste »30. A l’évidence, le signifie par définition, est un symbole, indice, une marque pour communiquer.

 
  1. LE SYMBOLE

         Mais pour quoi parler du symbole aussi longtemps que nous venons d évoquer le signe ? Simplement parce que le symbole constitue en effet, un être ou objet représentant une chose à une chose abstraite. C’est un tout sensible et qui renvoie à une chose qui n’est pas.
         Ainsi donc, la notion de symbole sanctionne sur base d’une culture à une autre. Par exemple, la couleur jaune sur notre emblème symbolise la richesse de notre pays. «  Le signe ne représente pas d’analogie ou de ressemblance avec ce qu’il représente (on trouve plutôt cette ressemblance dans le symbole -  le souligne F. MAWOSO- »31
         Chaque pays a sa façon d’analyser les choses et de structure le monde, la variation de sens est souvent constatée d’une communauté à une autre. En illustration, le deuil chez nous est représenté d’une part par les feuilles de palmier, ce qui n’est pas le cas ailleurs. L’on conçoit à sa guise le monde. 
  1. LA CONNOTATION

         Parler de la connotation, c’est parler de la valeur que représente une chose et de sa signification première. Nous l’appellerons en quelque sorte “signifié", pour la raison que met l’accent sur la signification de quelque chose.
 
  1. LA DENOTATION

         Voyons directement la dénotation lorsque nous parlons de la connotation. Celle-ci désigne un ensemble d’éléments fondamentaux immuables et permanents du sens quelque chose. Puisque nous parlons du non linguistique, qu’est représente : 
  1. UN CODE 

         Le code est non linguistique (il peut être, symboles chimiques, mathématiques,), ceux-ci peuvent être exprimés aussi de manière linguistique. Les codes présupposent déjà  l’existence de la longue, car cette dernière et grâce à elle, nous pouvons nous thésauriser d’autres codes. 
  1. Indices ?

         C’est un signe apparent qu’une chose existe. L’on peut donc se servir d’un d’indice de sorte que l’on désigne un objet simplement.







 
CONCLUSION PARTIELLE 
         Il s’est agit dans ce chapitre, d’expliquer l’art en général, en particulier l’art plastique ; de toucher d’une part l’art plastique congolais, c'est-à-dire rappeler les différentes influences et modifications qu’il aurait subies vis-à-vis des étrangers ; et d’autre part, montrer l’évolution et l’apparition de la sémiologie. Enfin, nous nous sommes évertué de définir et d’expliquer certains concepts et termes se rapportant à la sémiologie, au furet à mesure qu’ils auraient apparu et que cela s’est imposé pour la clarté de notre monographie.














 
CHAPITRE II LA  LECTURE SEMIOLOGIQUE DE BATTEUR DE TAM-TAM DE LA FIKIN 
         Pour quoi l’existence (ou la présence) d’une œuvre d’art (statue) au sein de la société humaine ? Un symbole aussi peut être objet d’une communication ? Revêt-il l’aspect communicationnel, le « batteur de tam-tam de la FIKIN », et qui en est l’auteur ?… Autant de questions, ont constitué la finalité de ce chapitre. 
II.0. L’AUTEUR 
         Souvent sous ignorance de la société  et trop souvent méconnus, les artistes en général, en particulier (peintre, sculpteur, photographe, cinéaste, danseur, …) développent et proposent à plus forte raison un travail et/ou une invention créatrice liée à notre tradition, et qui pourrait servir au mieux. Pour cela, nous nous sommes intéressé à découvrir André LUFWA MAWIDI, l’un des monuments de l’art congolais, le précurseur de l’indéniable sculpture : «  batteur de tam-tam de la FIKIN ». 
Qui est  André LUFWA MAWIDI ?
II.1.0. Vie et œuvres 
         Orphelin du père, André LUFWA est certainement un des artistes les plus célébres et les plus distingués de la République Démocratique du Congo.
         Né en 1925, à YANDA dans le Bas Congo, celui-ci s’est attaché au bois ; plus ou moins amateur de Fer. Contraint d’apprendre et d’approfondir ses connaissances sur le métier artistique, André LUFWA a en dépit de la vie dérisoire puis, grâce à la courageuse femme africaine (sa mère) fréquenté l’école saint Luc de Kinshasa, aujourd’hui l’académie des beaux - arts. Il obtint cependant, un diplôme supérieur de sculpture en 1950.
         En fait, cela ne lui a causé aucun tort ou obstacle de poursuivre ses études, ajouter encore quelques années de formation, afin d’exceller dans la profession. Plus tard, il cueillit des lauriers à l’école saint Luc de liège, pour son œuvre de fin d’études intitulé «  le danseur MOKONGO, c’est la consécration » ; à cet effet, LUFWA est orné par un jury, réuni du reste à liège, d’un diplôme et d’une médaille d’or de grand prix. Cette distinction lui valut même une rétention d’assistant au sein de cet alma mater (l’institution qui venait d’assurer sa formation).
         Premier assistant noir, LUFWA y reste pendant plus ou moins douze ans. Il ne nous est seulement resté  à constater que « (…) LUFWA laisse éclater un talent et une maîtrise qui font de lui un maître incontesté de la sculpture congolais contemporaine »32  , à travers ses œuvres monumentales.
         Parmi ses réalisations figurent : « le buste de jeune fille », «  portait d’un homme », « l’archer », « les léopards, ornant l’entrée principale de l’enceinte présidentielle du mont NGALIEMA », «  le voyageur », «  le célébre batteur de tam-tam de la FIKIN (700cm),… 
II.1.1. LA LECTURE SEMIOLOGIQUE DU « BATTEUR DE TAM – TAM  DE FIKIN » 
Créée ou construite en 1969 et érigée à l’entrée de la porte principale de la FIKIN, certes, cette importante statue incarne un rôle prépondérant dans l’institution au sein de la quelle elle est placée. Nous avons voulu marteler sur ce point, que les signes,  principalement les œuvres d’arts ou les statues, n’existent au hasard, coexistent avec la société.
         Elles nous  éclairent, selon que l’artiste veut livrer, présenter, mieux encore, exposer à la société, c'est-à-dire cela dépend de ses inspirations, de son habileté  et de son goût, etc.
         Tous les éléments d’analyse sémiologique élucidés, à présent,  « le batteur de tam-tam » peut s’interpréter.
         Comme nous l’avons souligné, il s’est agit de lire sémiologiquement la statue étudiée.  
Comment Procéder ?
 
II.1.1.1. DU POINT DE VUE SIGNIFIANT 
         Le signifiant comme vu, représente ce qui signifie, ce qui porte le sens ; et selon le classement ou la nomenclature des signifiants, ils peuvent aussi être de nature visuelle (ex : la peinture, œuvre d’art, la photographie, etc.).
         A la suite de toutes ces considérations, le batteur de tam-tam mérite d’être appelé «  signifiant ». Plus largement, nous avons à notre présence, un homme gigantesque entrain de battre le tamtam ; auquel les différentes qualités lui sont associées : virtuose, robuste, vif, colosse,… 
II.1.2. DU POINT DE VUE SIGNIFIE 
         A  en croire les  analyses et les recherches menées, la sculpture est accompagné de multiples significations. Avant d’y parvenir, fixons d’abord les esprits sur l’instrument (tam - tam) dont le batteur se sert. 
         A noter qu’en Afrique, un Gand nombre d’individus ne jouisse pas pleinement de l’avancée significative des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), au motif, l’alphabétisme ne permet la maîtrise de l’évolution des autoroutes de l’information. Cet outil n’est pas facile à  utiliser, il n’est ni convivial, encore moins accessible à tous.
         Les populations rurales, demeurent de leur côté dans la tradition en utilisant “le LOKOLE“,  “le tam tam ou tambourinage“, comme les moyens de communication les plus efficaces à leurs techniques et fonctionnement.
         Appelé aussi “NGOMA“, le tam-tam est fabriqué à partir d’un tronc d’arbre vide, il a une de deux extrémités recouvertes d’une peau tendue servant la communication ou à la transmission de message. Il peut être aussi sculpté. Cet instrument de communication traditionnelle des noirs de l’Afrique centrale est lié aux rites et à la manifestation populaire.
         C’est une source de plaisirs, de divertissements de transmissions des connaissances, de conservation de valeurs culturelles et source d’échange des informations. Il est joué pour informer divers événements : fête, deuil, naissance, mariage,…
         C’est à la lumière de cet élargissement que nous avons noté une panoplie de significations de la statue présentée :
         De façon globale, le symbole adopté  par la FIKIN dont le batteur de tam-tam, accueille les visiteurs, touristes, et appelle le monde entier à la coopération et aux échanges (culturels, commerciaux, etc.). L’œuvre d’art indique que la FIKIN est une importante manifestation internationale à caractère commercial, industriel, agricole et artisanal.
         C’est un espace de plusieurs valeurs, notamment culturelles (expositions, concerts ou musiques… divertissements, kermesses, projection des films cinématographiques), ensuite, lieu de transmission d’autres connaissances, puis d’échange d’informations.
         La statue fait appel aux opérations à  plusieurs dimensions à savoir :
  1. L’appel : en observant, la statue, la conception bantoue nous oriente déjà à la croyance selon laquelle l’homme fait appel à ses semblables pour une communication importante : la fête, la cérémonie funéraire, l’échange des pensées, des vœux, les retrouvailles et plus loin, on peut même parler du mariage, etc.
  2. Le mystère cosmique : l’univers ou le cosmos envisage une légion ou une ribambelle de réalités que l’ou voit et que l’on connait et d’autres que l’on voit et que l’on ne connait pas. «  si bien que ce monument attiré non seulement les vivants sur terre, mais aussi les esprits des ancêtres ne sont pas loin de nous »33
  3. La fraternité : pour les gens du système traditionnel, les annonces des décès doivent se faire tambour battant, tout comme l’arrivée des chefs coutumiers, des rois et les naissances, les enterrement,  les retraits de deuils… tandis que l’homme du tam-tam d’aujourd’hui à la FIKIN annonce non seulement l’arrivée des gens, mais aussi celle des autorités urbaines, des tenues de conférences, des réunions des clubs, des associations, des mutualités, pour la bonne gouvernance et/ou la bonne marche de la vie sociale.
Cette statue joue également le rôle d’acquérir de nouvelles connaissances sur les matières premières des Nations lointaines exposées sur les étalages et celles de la Nation Congolaise.


 
II.1.3. COMMENT COMMUNIQUE- T- ELLE, LA STATUE ? 
         En considérant le tam-tam comme un des moyens non verbaux de transmission de message, et c’est à partir du quel le « batteur de tam-tam » transmet ses messages au cosmos. Dans son célèbre roman intitulé « BATUALA », René marans écrivait : «  parmi tous les modes ancestraux de la communication, le tam-tam est celui qui préfigure le mieux la presse, par ce que les messages qu’il transmet se propagent directement dans plusieurs directions. Il informe sur tous les événements, petits ou grands, dans la communauté, exprime ses joies, rompt la monotonie de la quotidienne ».
         Evidemment, la virtuosité, l’esthétique, la beauté, la position, le tempérament de la statue. Tous ces éléments nous  semblent dire quelle chose. La virtuosité par exemple, nous inculque l’idée selon la quelle «  la FIKIN est un endroit où l’on peut découvrir une grande dextérité pour la musique; qui dit esthétique, ce qui traite du beau, et le beau dans son acception objective peut éveiller sans l’observation le sentiment d’esprit et de plaisir (la FIKIN d’une part, se veut un lieu de divertissements). Bref, tout d’extérieur du « batteur de tam-tam » est objet de communication.









 
CONCLUSION PARTIELLE 
         Cette division du travail est venue en fait, s’atterrir au rassemblement de tous les aspects communicationnels, mais aussi de la lecture sémiologique du « batteur de tam-tam de la FIKIN ». Il s’en est suivi également le savoir de son concepteur. Donc nous avons de part et d’autre su et lu les significations et les valeurs communicationnelle codées de la statue ; en suite ; nous avons fait savoir le fonctionnement de la communication à travers et de l’œuvre d’art.














 
CONCLUSION GEGERALE 
         « Dans les relations sociales, une dimension de la communication ne doit pas échapper à celui qui cherche à convaincre, qu’il s’agisse d’obtenir les faveurs d’un recruteur, d’un client, d’un auditoire ou de toute personne qu’il rencontre pour la première fois (...) »34. La communication est au centre de toute sociabilité. Tout au long de l’histoire, l’homme a cherché et est frappé d’une forte soif, celle de transmettre et/ou communiquer ses émotions ou sentiments (joie, tristesse,…), idées, bref, transmettre ses messages.
         Nous avons vu, pour  atteindre son monde ainsi proche, l’homme de tout temps a cherché à surpasser la communication langagière sous prétexte que celle-ci ne parviendrait à supporter la traduction scrupuleuse de toute la pensée humaine. Désormais, une panoplie de moyens de communications, en l’occurrence : les représentations (statues, peintures, tableaux…), entrent dans le cadre des indéniables et véritables supports de communication, ayant pour finalité de supporter le langage, afin de traduire fidèlement toutes les émissions de l’homme.
         En tout état de cause, nous vivons dans un vaste monde d’innombrables signes, en dehors de langage, la communication est forte possible de fonctionner. Il est d’une impérieuse nécessité  de découvrir et de savoir que la statue généralement, particulièrement le  « batteur de tam-tam de la FIKIN » transmet sans le secours des mots, avant de formuler les contenus textuels de la communication.
         Dans cette perspective, la sémiologie au cours de cette étude a fait montre d’une grande importance de son implication ou de sa participation à la lecture des langages codés ou non verbaux, pour ainsi obtenir la connotation d’une dénotation.
Il y a lieu de signaler que la délicatesse ou la nécessité du travail nous aurait intéressé au développement de même sujet à la fin du deuxième cycle, lorsque peut être nous ne nous intéresserions à d’autres thèmes. C'est-à-dire nous pourrions intégrer soit, donner espace à  certains éléments n’ayant pris place ici. Il s’agira soit de modifier le sujet, mais gardant le même aspect de communication (communication non verbale).